Chronique cavalière [1]

Et salut!

J’ai longtemps réfléchi à quel article serait mon premier, les catégories sont nombreuses et c’est ce qui me plaît. Ici, je peux parler de tout. Premier article et première chronique cavalière donc. Je ne suis pas sure de la forme que cette chronique prendra par la suite, mais j’aimerais vous parler dans cette catégorie d’articles d’expériences, de raté, de moments à cheval et à côté du cheval, de ressentis, de réussites. Vous parler, essayer de poser des mots sur ce qui se passe dans ma vie de cavalière. Les chroniques cavalière pourront aussi être des mises à jour sur ce qui se passe pour moi côté cheval en complément aux carnets de séances que je vous présenterai bientôt. Aujourd’hui, je vous parle des passages à vide. Le sujet n’est pas très joyeux pour un premier article, mais il est pour moi très intéressant à partager.

En tant que cavalière/cavalier notre corps et notre tête sont mis à rude épreuve. Entre les chutes, les concours ratés, les déceptions, les remises en question ce n’est pas toujours facile. Mais c’est ce qui nous fait progresser et on en a besoin pour évoluer. Je vais vous expliquer un de mes passages à vide et j’espère que vous m’expliquerez les vôtre pour qu’on puisse échanger.

Des chutes j’en ai fait, beaucoup, tellement que je ne saurais vous dire combien mais il y en a une qui m’a particulièrement marquée. Il y a toujours une chute qui nous fait nous remettre en question. Ce n’était pas une chute relativement dangereuse, même si je me suis cassé trois côtes, mais la plus terrifiante selon moi. En tombant, je me suis contractée et quand j’ai voulu me relever, c’était impossible pour moi. Je ne sentais pas mon buste. Le cheval m’a éjecté comme il faut et je suis tombée sur la barrière de la carrière. Les quelques minutes pendant lesquelles je me suis sentie incapable de me relever ont été très dures. J’y repense encore régulièrement. J’étais bloquée par mon propre corps, j’étais impuissante. J’ai fait beaucoup de chutes bien plus impressionnantes pour les autres et je me suis cassé beaucoup de choses, mais après cette chute remonter a été très difficile. Quand la douleur physique s’efface, c’est la peur qui s’installe et elle est beaucoup plus dure à gérer. J’étais crispée et j’ai mis très très longtemps à me sentir à ma place à cheval ; et ce, quel que soit le cheval. La chute, c’était en septembre, après mes côtes un tant soit peu consolidé mon moniteur a tenté de me remettre en confiance avec des chevaux d’école, à l’obstacle, je montais une petite fusée dont j’étais amoureuse avant la chute, mais ça ne collait plus. Il paraît qu’ils ressentent tout et j’y crois. Je ne sais pas réellement pourquoi j’ai continué. La peur m’a empêché de progresser et d’avancer au rythme que je voulais. Avant cette chute, j’étais sur une « bonne lancée », vous savez la courbe de progression du cavalier ? Je ne sais pas si c’est juste une légende, mais on a toujours des moments de progression très rapide, des moments où on stagne, mais en tant que cavalier les pires ce sont les moments où on a l’impression de régresser. Une fois que la peur rentre en jeu, la progression est impossible. C’est toujours délicat de faire quelque chose lorsque l’on a peur et passer au-dessus est toujours plus difficile que ce à quoi on s’attend. Car entre la peur qui nous saisit et la passion qui nous anime, il est difficile de faire la part des choses. Fin mai, je suis retombée et je me suis cassé le coude, ça me pendait au nez. Mon corps qui me disait « Hé ho, t’as pas écouté ce que ta tête te disait ? Ça devient dangereux là ». Je m’étais engagée à travailler tout l’été en tant qu’animatrice en relais équestre soit minimum 5 heures à cheval par jour. Je me suis dit tu tires ton été et t’arrêtes de monter. Pendant l’année scolaire, je n’avais ni écouté mon corps ni ma tête et il était temps que j’arrête. Mais j’ai entendu quelque part qu’on ne renonce jamais vraiment aux chevaux (Danse avec lui) et quelques chevaux ont croisé ma route cet été dont une petite arabe sur l’œil et très vive. C’est revenu rapidement sans que je ne m’en rende compte, j’avais repris confiance et plaisir avec cette jument. Ce genre de peur peuvent être à cheval, mais également à pied. La place du cheval est en train de changer et nombreux sont ceux qui ne montent pas, mais côtoient les chevaux à pied. Peur et passion se rencontrent parfois et je n’ai pas vraiment de conseils pour surmonter ça. Chacun affronte la chose à sa façon, les peurs sont différentes pour chacun. Je pense qu’il faut surtout s’armer de patience et ne pas oublier ce qu’on a accompli avant. Il est aussi très important d’être dans une structure qui vous permettra de reprendre confiance. Finalement, ce qui m’a aussi beaucoup aidé, c’est également de découvrir une autre discipline, j’avais peut-être besoin de découvrir d’autres choses, de reprendre confiance autrement qu’à l’obstacle ou en dressage.

Comme je ne suis pas la seule à avoir eu cette expérience, je vous invite aussi à lire les témoignages sur le site Equireliance. Cheval partage en parle mieux que moi dans cet article : vaincre sa peur à cheval.

 Avez-vous fait une chute comme celle-ci? Avez vous eu un « passage à vide » ?

Si ce petit témoignage vous a plu, n’hésitez pas à me le dire, je me ferai un plaisir de partager avec vous d’autres choses. Je vous embrasse très fort et vous dis à une toute prochaine.

Equestrement, Mathilde ♡